mercredi 21 octobre 2009

Wendy's generation

On y est. On y est, là. Pas descendu, j'crois pas qu'c'est vraiment ça l'mot. Non. On y est. Ou alors on est, bref. On est rentré, mon chat, dans ce sadomasochisme amoureux, malsain candide, ADDICTIF. Allez viens, chéri, allez viens on s'détruit. Putain c'qu'on aime ça dans le fond. Viens, on fait monter l'adrénaline encore une fois, se déchirer, se frapper, on fait bander l'sentiment, mouiller la chute. "Mais vous vous rendez pas compte, ça va crescendo ce genre d'histoire! Ça va devenir vraiment dangereux!"
Mais on va la faire monter ton histoire! Tu t'rends pas compte que j'vis là. Dedans. J'ai trouvé mon combattant, celui qui me tarte en pleurant, sur lequel j'crache mon sang. Qui l'éponge avec son vieux tee-shirt qui pue. "Ôh putain, Claire, non, je suis trop désolé, ôh Claire, j'voulais pas..." On s'donne en spectacle jusqu'au bout! Et on aime ça, putain. La vieille qui me regarde la gueule ensanglantée et son air: Oh-Mon-Dieu-Qu-Est-Ce-Que-C-Est?Oh-Mon-Dieu-Qu-Est-Ce-Que-C-Est? Et moi qui ne comprend rien, je crache ma haine, ma gerbe, je laisse pisser mon nez, les gouttes écarlates sur le pavé? Moi. Mais vous savez dans la vie. J'ai la peau blanche, les cheveux frisés. j'ai même les yeux très bleus et la voix calme de la p'tite fille. Je suis tout en pastel. Je suis pas une rageuse hein. Je veux juste. L'extrême. J'le dis pas, je le tais. Mais aujourd'hui, je le gueule. Parce qu'il y a deux jours, j'ai vu couler dans mes mains mon sang, gouttes chaudes, rouges et jolies. Je me suis entendue gueuler et la seule chose qu'je me suis dis, c'est "Tiens, tu cris comme un chat."